La Parvovirose canine est une maladie infectieuse virale découverte à la fin des années 70 et qui a subitement décimé des milliers de chiens à l’époque. Répandue dans le monde entier et montrant des résurgences régulières, elle est à l’origine d’une gastro-entérite hémorragique grave qui tue près de 90% des chiens non traités. Provoquée par un parvovirus très résistant, elle touche tous les chiens, quelque soit leur âge et leur race mais montre une virulence plus importante chez les jeunes chiots.
Une prise en charge vétérinaire rapide étant la clé pour sauver votre animal, il est essentiel que vous connaissiez cette maladie et ce, d’autant plus que vous pouvez la véhiculer facilement si vous êtes en contact avec un chien malade ou des objets souillés et contaminés. Dans cet article, notre vétérinaire vous explique ce qu’est la parvovirose canine, ses symptômes, ses modes de transmission, le traitement approprié et comment protéger votre chiot via la vaccination. Nous aborderons aussi le côté légal qui fait de la parvovirose un vice rédhibitoire.
Origine de la parvovirose canine ?
La parvovirose canine est une maladie d’origine virale très contagieuse dont la mortalité est significative, en particulier chez les chiots.
Elle est due à l’infection par un parvovirus canin, le CPV-2 (Canine Parvovirus de type 2), très similaire à celui du chat le FPV (Feline Parvovirus) qui provoque le typhus. Ce virus est extrêmement résistant dans le milieu extérieur.
Cette maladie existe sous 2 formes dont la plus fréquente est une gastro-entérite hémorragique qui, en l’absence de prise en charge rapide et intensive, mène généralement au décès de l’animal.
La seconde forme est une atteinte du muscle cardiaque chez de très jeunes chiots. Ceci entraîne alors une myocardite mortelle.
Chiens à risque de parvovirose
Tous les chiens non vaccinés ou dont les rappels ne sont plus à jour présentent un risque élevé de contracter la parvovirose en présence du virus.
Mais cette maladie virale touche plus particulièrement les chiots entre 6 semaines et 6 mois d’âge. Pendant les 6 premières semaines les anticorps maternelles de la chienne protègent plutôt bien les chiots si elle est immunisée (naturellement ou grâce à la vaccination).
Certaines races sont plus sensibles que d’autres, c’est le cas du Rottweiler, du Pinsher et du Doberman. La vie en communauté de chiens (animaleries, élevages, refuges…) est un facteur favorisant pour le développement d’une épidémie de parvo.
Les chiens adultes ou âgés dont le système immunitaire est affaibli (malnutrition, autres pathologies, parasitisme important…) sont également plus fragiles face au parvovirus canin.
Contamination du chien par le parvovirus
L’agent pathogène responsable de la parvovirose canine, le parvovirus, est émis en grande quantité dans les selles des animaux malades.
Il peut survivre plusieurs mois dans le milieu extérieur si les conditions environnementales sont favorables.
La transmission de la parvovirose d’un chien infecté à un autre peut se produire de 2 façons :
- Contact direct : Via les selles d’un animal contagieux contenant le parvovirus, par léchage ou reniflage par exemple.
- Contagion indirecte : Via du matériel souillé par des selles contaminées (caisses de transport, cages, sols, chaussures, vêtements…).
On sait aujourd’hui qu’un chien guéri de la parvovirose émet encore du virus dans ses déjections plusieurs semaines.
Au regard de la facilité de transmission et la durée de survie du virus dans l’environnement, on comprend aisément qu’il faut isoler tout chien malade et prendre des précautions hygiéniques drastiques lors d’épidémie dans une collectivité canine.
Tout chien ou chiot non vacciné est à risque de contamination par le parvovirus, même s’il existe des races plus sensibles.
Symptômes de la parvovirose chez le chien
Après une période d’incubation qui dure de quelques jours à une semaine, les symptômes apparaissent.
Des signes cliniques fulgurants de gastro-entérite hémorragique sont généralement constatés :
- Diarrhée abondante caractérisée par une odeur nauséabonde liée à la présence de sang frais ou digéré.
- Vomissements profus pouvant aussi contenir du sang.
Parmi les autres symptômes observables lorsque le chien est malade, on citera :
- La léthargie : fatigue générale intense
- L’anorexie : refus de boire et de manger.
- Douleurs abdominales avec crampes.
- Fièvre : souvent supérieure à 40°C.
- Déshydratation : le pli de peau persiste longtemps lorsqu’on le pince.
En l’absence d’une prise en charge rapide et de soins intensifs, le chien peut mourir rapidement. Ce tableau clinique coïncide avec l’infection des cellules de l’intestin et de la moelle osseuse du chien par le parvovirus.
L’atteinte de la moelle osseuse entraîne un effondrement des globules blancs (panleucopénie). La baisse de ce taux dans le sang provoque un déficit en défenses immunitaires. Le chien est alors plus vulnérable aux autres maladies et notamment aux surinfections bactériennes.
Diagnostic du parvovirus canin
La suspicion est tout d’abord clinique au regard de la symptomatologie, de l’âge du chien, éventuellement de sa race et de son mode de vie. Les symptômes sont assez évocateurs et l’auscultation vétérinaire est ici indispensable !
Ensuite, le véto va chercher à confirmer son hypothèse tout en prenant en charge médicalement l’animal malade.
La récupération et l’analyse de selles est prépondérante. L’objectif est de mettre en évidence la présence du virus dans les crottes de l’animal suspecté de parvovirose.
Le plus souvent le test est fait à la clinique de façon rapide via un test ELISA (type SNAP® Parvo) qui révèle en quelques minutes la présence éventuelle de virus dans l’échantillon.
Il est utile de signaler qu’un test négatif ne correspond pas toujours à l’absence du virus.Par contre, si le résultat est positif, la présence de parvovirus est quasi certaine.
Votre vétérinaire pourra aussi réaliser un frottis sanguin et/ou une analyse de sang (numération formule sanguine) pour vérifier s’il y a une chute du nombre de globules blancs assez caractéristique dans cette pathologie.
Si un doute persiste, un envoi d’excréments au laboratoire est programmé pour réaliser un testPCR permettant de détecter directement le génome viral dans les matières fécales.
Notez que la prise de sang permet aussi de vérifier l’état de fonctionnement général des organes vitaux (reins, foie…).
Traitement du chien atteint de parvo
Malheureusement, comme la parvovirose est une maladie virale, il n’existe aucun traitement spécifique pour le moment.
Le traitement est donc symptomatique pour soutenir et rééquilibrer les fonctions vitales du chiot ou du chien contaminé.
Le but est de maintenir l’animal le temps que le système immunitaire fasse son boulot !
En raison des diarrhées et des vomissements intenses, le risque de déshydratation est très élevé. L’anorexie et l’impossibilité d’avaler quoique ce soit entraîne une hypoglycémie sévère.
L’hospitalisation vétérinaire est la règle. L’animal est perfusé afin de le réhydrater et de lui apporter les éléments nutritifs indispensables (glucose, minéraux…).
Il est nourri exclusivement par voie intra-veineuse pendant quelques jours afin de reposer les muqueuses digestives et des anti-vomitifs associés aux pansements gastro-intestinaux sont administrés.
L’ajout d’antibiotiques est fréquente pour pallier aux complications bactériennes.
Pronostic de la parvovirose canine
En l’absence d’une prise en charge rapide, le pronostic est mauvais en particulier chez les chiots avec des taux de mortalité atteignant plus de 90% de décès !
Avec une prise en charge vétérinaire immédiate et des soins intensifs, le pronostic vital s’améliore très nettement et le taux de survie grimpe entre 80 et 95% !
Le taux de globules blancs est un facteur à suivre car il est corrélé au pronostic vital de l’animal. Plus celui-ci est bas, plus le pronostic est défavorable.
Il est donc très important d’emmener votre chien ou chiot chez le vétérinaire s’il présente une gastro-entérite hémorragique. Ses chances de survie en dépendent intimement passant de 10% à plus de 80% !
Prévention et vaccin contre le parvovirus du chien
Le seul moyen efficace de prévenir la parvovirose canine est la vaccination !
Ce vaccin fait partie du protocole vaccinal de base chez les chiots et chien adultes. Il est administré dès l’âge de 8 semaines qui coïncide avec la période de sevrage du chiot.
On pratique, généralement, 2 injections de primo-vaccination puis un rappel annuel en respectant le calendrier vaccinal.
Il existe cependant quelques exceptions : chez les chiots vivant en groupe ou en communauté, le vaccin peut se faire un peu plus tôt, vers l’âge de 6 semaines. Une troisième injection de primo-vaccination vers 16 semaines est parfois administrée.
Il est très important de suivre les recommandations de votre vétérinaire concernant les protocoles de vaccination de vos chiens et de vos animaux de compagnie.
Le vaccin contre la parvovirose canine est très efficace et a fait ses preuves depuis de nombreuses années.
Les règles hygiéniques sont aussi extrêmement importantes !
Il faut garder en mémoire la stabilité du parvovirus dans le milieu extérieur qui rend la contamination indirecte possible.
Lorsqu’on a un animal malade, on l’isole et on désinfecte à fond !On se lave bien les mains et on nettoie tout à la javel. La dilution recommandée est 1 berlingot de javel concentrée à 9.6% dans 2.5 à 5 litre d’eau froide. Le temps de contact conseillé est de 20 minutes.
Si on a un chiot non vacciné ou pas encore totalement protégé :
- Ne pas le mettre au contact des autres chiens même vaccinés.
- Ne pas le promener ou le sortir pour ses besoins dans les zones de forte fréquentation canine (parcs à chiens, jardins publiques, carré à déjections canines…)
Vice rédhibitoire : aspect légal de la parvovirose
La parvovirose canine fait partie des 6 maladies considérées comme vice rédhibitoire chez le chien selon la loi du 22 juin 1989.
Qu’est-ce qu’un vice rédhibitoire chez le chien ? Il s’agit d’une maladie soumise à des obligations légales de la part du vendeur dans le but de protéger l’acheteur. Ainsi, si le chiot a été vendu malade ou porteur du parvovirus, il doit être rendu à l’éleveur et le remboursement doit être effectué selon certaines conditions :
- Un certificat de suspicion de la maladie doit être réalisé par un vétérinaire dans les 5 jours suivant l’acquisition du chiot.
- Ensuite, vous avez 30 jours (qui comprennent les 5 premiers jours évoqués précédemment) pour intenter une action en rédhibition auprès de l’éleveur à l’amiable ou par la voie juridique.
Concrètement qu’est-ce que cela implique ?
Si vous venez d’acheter un chiot ou un chien, il est important d’emmener votre nouvel ami chez le vétérinaire pour vérifier son état de santé et d’écarter toute possibilité de vice rédhibitoire.
Vous recevrez, en prime, tous les conseils vétérinaires adaptés pour le protéger et passer de bons moment avec lui.
A retenir
Toute gastro-entérite hémorragique chez le chien ou le chiot peut potentiellement être mortelle et doit être prise au sérieux. La parvovirose canine peut en être la cause.
Le pronostic de la parvovirose dépend fortement de la rapidité de prise en charge de votre animal par le vétérinaire. Ne traînez pas si les symptômes décrits sont observés !
Il est primordial de respecter le calendrier de vaccination de votre chiot et de suivre les recommandations de votre clinique concernant les vaccins.
Appliquez les règles d’hygiène ! Cela est d’autant plus important si votre chiot n’est pas encore protégé.