La rage a été éradiquée en France. Pourtant, on continue de recommander la vaccination contre cette maladie mortelle à tous les propriétaires d’animaux. Pourquoi ? Voyons ce qu’il en est et comment fonctionne le vaccin antirabique.
Que faut-il savoir sur la rage ?
La rage est une maladie due à un virus qui s’attaque à tous les mammifères. Comme elle peut être transmise de l’animal à l’humain, cette maladie infectieuse est classifiée parmi les zoonoses.
Elle atteint le cerveau en provoquant une inflammation, une encéphalite systématiquement mortelle.
Il n’y a pas de remède connu à cette maladie. Une fois qu’elle est déclarée, on ne peut rien faire pour la guérir et la mort est l’issue inéluctable. Pour protéger les hommes, il est nécessaire d’éliminer sa propagation donc de vacciner nos animaux domestiques.
Comment se transmet la rage ?
On trouve le virus dans la salive des animaux infectés, chiens et chats, et ce, deux semaines avant que les symptômes ne commencent à se manifester. C’est à l’occasion de coups de griffe, de morsures ou du léchage sur une plaie ou des muqueuses, que le virus se transmet.
La rage se présente chez l’animal (chien ou chat) souvent sous une forme dite furieuse, car l’animal devient agressif. On peut remarquer que son comportement change et qu’il éprouve des difficultés à boire et à manger. Une paralysie s’installe et évolue pendant quelques jours. Le décès survient au bout d’une semaine environ après l’apparition des symptômes. Il existe aussi une forme paralytique, au cours de laquelle l’animal se paralyse progressivement.
Est ce que le vaccin contre la rage est obligatoire ?
La rage des carnivores a disparu du territoire français depuis 2001. Mais d’autres pays ne l’ont pas complètement éradiquée. Si des chiens (ou des chats) provenant de ces pays sont importés en France sans être correctement protégés, ils peuvent potentiellement réintroduire le virus et la maladie dans notre pays ! C’est pour cela que la réglementation est très stricte quand au mouvement d’animaux entre pays.
Les chiens de catégorie 1 et 2, dits chiens dangereux, doivent obligatoire être vaccinés contre la rage depuis le 6 janvier 1999. La vaccination antirabique n’est pas obligatoire pour les autres races de chiens en France. Cependant, certains responsables de campings, de pensions canines ou des organisateurs de concours peuvent l’exiger pour recevoir les animaux. Si vous voulez emmener votre animal lors d’un voyage hors de France, vous devrez le vacciner. Pour un voyage dans l’Union européenne, la vaccination antirabique classique est requise, mais suffisante.
Hors Union européenne, les exigences dépendent du pays où vous vous rendez. Vous devez vous renseigner auprès du vétérinaire ou contacter l’ambassade de ce pays pour en savoir plus. Certains pays exigent que l’on contrôle le taux d’anticorps plusieurs mois à l’avance par une sérologie, pour prouver que l’animal est bien protégé contre la rage. Pour ne pas être bloqué au dernier moment, vous devez anticiper ces examens dans les délais nécessaires.
La surveillance des animaux mordeurs
Le code rural a défini un protocole pour les chiens mordeurs afin de les tenir sous surveillance. Quand un chien mord ou griffe une personne, il doit être surveillé par un vétérinaire sanitaire. Ce protocole dure 15 jours et implique plusieurs visites auprès du même praticien. La première a lieu dans les 24 h après l’incident, la seconde 7 jours plus tard et la dernière au 15e jour.
Pendant ce laps de temps où l’animal serait susceptible de porter le virus dans sa salive sans qu’il ne présente de symptômes apparents, il est interdit d’euthanasier l’animal sans y être autorisé par la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, ou DDCSPP.De son côté, la personne mordue doit consulter au plus vite un médecin. Après avoir soigné la blessure, le médecin peut prescrire ou pratiquer une vaccination contre le tétanos et éventuellement contre la rage, si la situation l’exige.
Si tout va bien au bout de ces deux semaines et que l’animal ne présente aucun trouble, le protocole prend fin. Mais s’il décède pendant cette période, avec apparition de symptômes ou en leur absence, l’animal est envoyé au laboratoire pour détecter la présence du virus de la rage. Si c’est le cas, les personnes qui pourraient être concernées doivent être vaccinées d’urgence ainsi que les animaux qui ont été en contact avec ce porteur dans les 15 jours.
Le vétérinaire étant tenu de déclarer la morsure en mairie, le maire et ses adjoints peuvent contrôler la bonne réalisation de la procédure. De plus, le détenteur de l’animal doit notamment faire réaliser une évaluation comportementale par un vétérinaire agréé.
Qu’en est-il pour les chiens importés illégalement ?
L’importation illégale d’un animal en France est une infraction punie par des amendes. On parle d’importation illégale lorsqu’un chien a moins de 3 mois et/ou n’est pas identifié et/ou n’est pas vacciné contre la rage. Tout vétérinaire qui est informé d’une telle situation doit la rapporter à la DDCSPP. L’animal est alors mis sous surveillance pendant 3 mois minimum et le détenteur doit :
- Effectuer un contrôle vétérinaire chaque mois,
- Tenir le chien isolé des personnes et des animaux vivants en dehors du domicile,
- Ne pas l’emmener en voyage,
- Ne procéder à aucune cession ni vente,
- Déclarer toute maladie, le décès ou changement de comportement.
Une fois passé ce cette surveillance correctement réalisée, la DDCSPP autorise sa vaccination et sa détention sans nouvelle contrainte.
Quelles sont les conditions de la vaccination antirabique ?
Les chiots peuvent être vaccinés à partir de 3 mois s’ils sont identifiés grâce à une puce électronique. Celle-ci est obligatoire si son propriétaire compte voyager hors de France. S’il ne quitte pas le territoire français, un simple tatouage peut être toléré. La vaccination doit être pratiquée par un vétérinaire sanitaire, qui la mentionne dans un passeport européen.
Toutes ces conditions sont nécessaires pour qu’elle soit considérée comme valable.
Protocole de vaccination contre la rage
On utilise des vaccins dit inactivés, c’est à dire qui ne contiennent plus de virus vivant.
La primo-vaccination sur un chiot qui remplit les conditions consiste en une seule injection, valable pendant au moins 1 an voire jusqu’à 3 ans. Ceci dépend du choix du vaccin. Ensuite, il faut attendre trois semaines (21 jours) après l’injection pour que la protection se mette en place son effet et que la vaccination soit valide au regard de la législation.
Le rappel a lieu au bout de ce délai de 1 à 3 ans, selon le vaccin choisi, et a la même durée de validité. Attention à ne pas réaliser le rappel en retard, car le délai de 3 semaines devrait alors être à nouveau appliqué.
Prix du vaccin antirabique chez le chien
La consultation pour ce vaccin varie en général entre 40 euros et 60 euros.
Elle dépend de votre localisation et des tarifs pratiqués par les vétérinaires dans votre région. D’autre part, si vous la joignez à d’autres vaccins, leur coût devra être ajouté à la facture.
Le passeport et l’implantation de la puce sont aussi des frais à prévoir lors de la première intervention (si cela n’a pas été fait par l’éleveur avant la cession).
En conclusion : pourquoi faut-il vacciner son chien contre la rage ?
Si vous avez l’intention de voyager hors de France, la vaccination antirabique protège votre chien contre les contaminations qu’il pourrait subir dans un pays étranger où la maladie sévit encore. En cas de contrôle ou au passage des frontières, vous devrez en fournir la preuve et présenter le passeport qui la mentionne.
Si vous restez sur le territoire français, mais aimez les vacances en camping, si vous devez mettre votre animal en pension pour un temps ou si vous voulez vous rendre à des expositions canines, vous éviterez tout risque de rejet en étant à jour de cette vaccination.
Même si les cas d’importation de la maladie sont rares, ils peuvent survenir. Les chiens vaccinés qui ont été en contact avec un mammifère malade de la rage doivent être isolés et surveillés à domicile. Mais les services vétérinaires peuvent prendre une décision d’euthanasie pour ceux qui ne sont pas vaccinés et éviter tout risque de propagation. Rappelons que la maladie est transmissible à l’homme et qu’une fois contractée, elle est mortelle sans perspective de guérison.