L’hyperthyroïdie : une maladie hormonale fréquente chez le chat

hyperthyroïdie chez le chat : symptômes, diagnostic et traitement
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L’hyperthyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chat senior (> 10 ans). Elle est la conséquence d’une production excessive d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde, située de part et d’autre de la trachée chez le chat. Cette maladie peut avoir des répercussions graves sur l’organisme si elle n’est pas prise en charge médicalement. Pourtant, une fois diagnostiquée, l’hyperthyroïdie se traite relativement bien et si le suivi médical est correctement assuré, le chat peut vivre encore plusieurs années dans de bonnes conditions. Notre vétérinaire fait le point pour vous dans cet article : origine, symptômes, diagnostic et traitement de cette maladie endocrinienne.

Le rôle des hormones thyroïdiennes dans l’organisme

La glande thyroïdienne est située au niveau du cou de votre chat et est composée de deux lobes positionnés de part et d’autre de la trachée. Elle produit, à partir d’iode notamment, les hormones thyroïdiennes appelées T3 (triiodothyronine) et T4 (tétra-iodothyronine = thyroxine), qui sont ensuite libérées dans la circulation sanguine.

Ces hormones sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et agissent à de nombreux niveaux comme :

  • Développement fœtal et croissance
  • Fonction cardiaque (régulation de la pression artérielle, du rythme cardiaque …)
  • Fonctionnement du système nerveux
  • Production du poil et régulation de la peau
  • Stimulation du métabolisme (production d’énergie, consommation d’oxygène …)

On comprend donc facilement qu’un dérèglement de ce système hormonal (= dysendocrinie) peut avoir des conséquences désastreuses sur l’organisme.

Les causes de l’hyperthyroïdie chez le chat

L’hyperthyroïdie, comme son nom l’indique, est due à une production et une libération excessive d’hormones thyroïdiennes par la thyroïde dans l’organisme.

Dans l’espèce féline, cette hyperthyroïdie est consécutive dans presque 99% des cas à l’apparition d’une ou plusieurs tumeurs bénignes au sein de la glande thyroïde. Très rarement, elle est due à l’existence de cellules thyroïdiennes ectopiques situées le long de la trachée mais à distance de la glande thyroïde principale.

C’est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chat senior : 95% des chats atteints d’hyperthyroïdie ont plus de 8 ans. L’âge moyen du diagnostic est de 13 ans dans l’espèce féline.

Chat hyperthyroïdien : quels sont les symptômes ?

Puisque les hormones thyroïdiennes ont plusieurs rôles au sein de l’organisme, les symptômes en cas d’hyperthyroïdie chez le chat peuvent être très variés.

Certains symptômes sont mis en évidence très fréquemment et doivent constituer un signe d’appel et motiver une consultation chez votre vétérinaire :

  • Un amaigrissement ;
  • Associé à de la polyphagie, c’est-à-dire que l’animal a tout le temps faim et mange beaucoup ;
  • De la polyuro-polydipsie (PUPD) : un chat qui boit beaucoup et qui urine donc également fréquemment ;
  • Des troubles digestifs chroniques type diarrhées et/ou vomissements ;
  • Un poil terne et piqué ;
  • Un goître (masse thyroïdienne), souvent palpable au niveau du cou du chat.

D’autres symptômes peuvent apparaître mais ils sont moins fréquemment mis en évidence : troubles du comportement avec irritabilité voire agressivité, recherche de la fraicheur, perte d’appétit, troubles neurologiques (perte d’équilibre …), cécité brutale, syncopes …

Certains des symptômes mis en évidence chez le chat hyperthyroïdien sont dus à une complication extrêmement fréquente de cette maladie : l’hypertension artérielle. En effet, une augmentation de la pression sanguine artérielle va avoir des conséquences parfois dramatiques sur l’organisme :

  • Rupture des vaisseaux sanguins au niveau de la rétine avec possibilité de perdre la vue (cécité);
  • AVC possibles avec des répercussions neurologiques ;
  • Épaississement du muscle cardiaque et augmentation de la fréquence cardiaque (avec risque de cardiomyopathie hypertrophique) et augmentation de la fréquence cardiaque, souffle cardiaque, risque d’embolie pulmonaire ou ailleurs dans la circulation sanguine, difficultés respiratoires … ;
  • Destruction du filtre rénal et apparition d’une insuffisance rénale chronique

Chez le vieux chat, n’importe lequel de ces symptômes doit motiver la prise de rendez-vous chez le vétérinaire pour en déterminer la cause. Plus une maladie est prise en charge précocement chez l’animal âgé et plus on a de chances de pouvoir prolonger la vie de celui-ci dans de bonnes conditions.

Diagnostic de l’hyperthyroïdie chez le chat

Le diagnostic de l’hyperthyroïdie féline comporte plusieurs étapes successives sans lesquelles il n’est pas possible de prendre en charge correctement et efficacement la maladie.

Diagnostic de certitude grâce au bilan sanguin

Si les symptômes sont évocateurs de la maladie votre vétérinaire vous proposera de réaliser un bilan sanguin à votre animal. Les bilans hématologiques et biochimiques de routine ne permettent pas à votre vétérinaire de détecter une hyperthyroïdie. Il est nécessaire de réaliser un dosage spécifique pour mesurer la concentration en hormones thyroïdiennes dans le sang de votre chat. Cet examen est facile à réaliser et les résultats peuvent être obtenus en quelques minutes si votre vétérinaire dispose du matériel nécessaire à la clinique.

Les hormones thyroïdiennes fluctuent au cours de la journée. Si le dosage dépasse une certaine concentration alors on sait que le chat produit trop d’hormones et donc qu’il est hyperthyroïdien. Le diagnostic ne pose en général pas de problème.  Il peut arriver sur des cas débutants que la concentration en hormones mesurée soit comprise dans les valeurs-limites acceptables. Si votre vétérinaire a un doute, il vous proposera de refaire le test quelques jours à quelques semaines plus tard.

Recherche des complications dues à l’hypertension artérielle

Comme expliqué précédemment, l’hypertension artérielle est une complication très fréquente de l’hyperthyroïdie qui peut avoir de nombreuses conséquences sur l’organisme. Il est important de connaître ces conséquences pour pouvoir dresser le plan thérapeutique le plus efficace pour votre animal. Voilà pourquoi votre vétérinaire peut vous proposer dans le cadre du diagnostic d’une hyperthyroïdie plusieurs examens complémentaires additionnels:

1/ Mesure de la pression artérielle. Comme pour nous, on mesure la pression artérielle de votre chat en plaçant un brassard au niveau de ses pattes ou même de sa queue. Cet examen n’est absolument pas douloureux et ne nécessite que peu de manipulation stressante, il est donc dommage de s’en priver. Le vétérinaire détermine assez facilement si votre chat est « hypertendu ». Dans ce cas, il va proposer une nouvelle batterie d’examens complémentaires :

2/ Si cela n’a pas déjà été fait, un bilan biochimique à la recherche d’une insuffisance rénale chronique, maladie également très fréquente chez le vieux chat. Il faut savoir que parfois, il n’y a pas de signe d’insuffisance rénale avant mise en place du traitement médical de l’hyperthyroïdie car l’hypertension artérielle permet aux reins de continuer à fonctionner à peu près normalement. Si les reins sont déjà abîmés il va falloir le prendre en compte pour la suite du traitement.

3/ Échocardiographie pour vérifier l’état de la fonction cardiaque.

4/ Examen du fond d’œil pour rechercher des hémorragies rétiniennes si l’on suspecte que le chat malade perd progressivement la vue.

D’autres examens complémentaires peuvent être proposés par votre vétérinaire au cas par cas en fonction des symptômes présentés par votre chat.

La scintigraphie pour localiser les lésions

La scintigraphie est une technique d’imagerie médicale qui permet d’examiner avec précision des organes grâce à une caméra spécifique après injection d’un produit de contraste faiblement radioactif et non toxique.

Avec cet examen, il est possible de mettre en évidence avec précision le ou les nodules tumoraux responsables de la sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes. Lorsque l’on réalise cet examen complémentaire c’est que l’on souhaite par la suite tenter de neutraliser les nodules tumoraux par chirurgie ou radiothérapie.

Cette technique est encore peu réalisée en médecine vétérinaire car elle est coûteuse, elle ne peut être réalisée que dans certains centres hospitaliers vétérinaires.

Quel traitement en cas d’hyperthyroïdie chez le chat ?

Le traitement médical : la 1ère étape

Quand un chat est diagnostiqué hyperthyroïdien il est presque systématiquement mis sous traitement médical. Ce traitement consiste à administrer des molécules qui bloquent la synthèse des hormones thyroïdiennes comme le thiamazole (Apelka© et Felimazole©). On ne traite pas la cause (tumeur thyroïdienne) avec ce traitement, qui, s’il est le seul mis en place, devra être maintenu pendant toute la vie du chat.

La mise en place du traitement médical de l’hyperthyroïdie peut avoir des répercussions rénales et hépatiques. Le chat traité devra donc être suivi très régulièrement par son vétérinaire traitant afin de vérifier l’absence de dégradation de ces organes et adapter le traitement si besoin.

Un premier contrôle est nécessaire après 3 semaines de traitement puis tous les 3 mois. Si l’évolution est satisfaisante, les visites de contrôles pourront être espacées, après discussion avec votre vétérinaire.

Ces traitements se présentent sous forme de comprimés ou de sirop, pas toujours très appétents, qu’il faut donner en général deux fois par jour. Il peut donc être relativement contraignant pour certains propriétaires.

L’alimentation thérapeutique : une bonne alternative pour certains chats hyperthyroïdiens

Il existe depuis maintenant une vingtaine d’années une alimentation thérapeutique spéciale pour les chats hyperthyroïdiens. C’est le Y/D de Hill’s. Cet aliment appauvri en iode peut être une bonne alternative de traitement pour les chats à qui il est impossible de faire avaler le moindre médicament. Ce traitement fonctionne chez un certain nombre de chats et il vaut le coup d’être essayé quand rien d’autre n’est possible. En revanche, il faut absolument que le chat ne mange que cet aliment pour observer un effet. Si votre chat se nourrit à l’extérieur ou que vous lui donnez plein de friandises ou des restes de tables, l’effet de l’aliment sera nettement amoindri.

Traitement chirurgical chez le chat hyperthyroïdien

Ce traitement ne peut être entrepris que si une scintigraphie a été réalisée au préalable et qu’un seul nodule est présent. En général, le chat est d’abord mis sous traitement médical pour voir comment son organisme réagit à la baisse de concentration en hormones thyroïdiennes. Si tout va bien après plusieurs mois, la chirurgie peut être envisagée.

L’intervention consiste à retirer le nodule tumoral sous anesthésie générale et est en général curative. Les complications sont peu fréquentes : paralysie du nerf laryngée pendant la chirurgie, développement d’une hypothyroïdie post-opératoire …

Cette option est peu choisie par les propriétaires car elle est onéreuse. Par ailleurs, peu de vétérinaire sont susceptibles de pratiquer cette chirurgie.

La radiothérapie : une possibilité de traitement chez le chat hyperthyroïdien

Comme pour le traitement chirurgica,l il faut avoir réalisé une scintigraphie pour localiser les nodules avant de pouvoir traiter l’hyperthyroïdie de son chat grâce à la radiothérapie (et de la même manière que pour l’intervention chirurgicale, le chat est placé en première intention sous traitement médical). Ce traitement onéreux, mais curatif, est le traitement de choix. Cependant il est rarement réalisé par les propriétaires. En plus, l’administration d’agents radioactifs dans les tumeurs thyroïdiennes implique que le chat traité doit rester hospitalisé pendant 8-10 jours, après chaque séance, avant de pouvoir retourner chez lui. Rarement, une hypothyroïdie secondaire au traitement peut apparaître.

CONCLUSION : L’hyperthyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chat âgé. Son diagnostic est relativement facile et il existe plusieurs possibilités de traitement. Le traitement médical, le plus utilisé à l’heure actuelle, bien que contraignant pour les propriétaires de félins, permet à la plupart des chats malades de vivre plusieurs années (en moyenne 2 ans après le diagnostic) dans de bonnes conditions de vie.

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Dr Tatiana Pradel
Vétérinaire
Diplômé de l'École Nationale Vétérinaire de Lyon

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